Situé au Nord-ouest de la République démocratique du Congo, le Sud-Ubangi est l’une des provinces congolaises qui peinent à décoller. Comment une province riche en sol et sous-sol n’arrive pas à se développer ?
Cette question vaut son pesant d’or.
Gemena, son chef-lieu, est une ville qui n’existe que de nom. En effet, plus de 100 ans après sa création qui remonte en 1921, cette ville congolaise ne fait que reculer. Elle fait face à un manque criant d’infrastructures. Sa voirie urbaine est fortement délabrée. La ville de Gemena ne dispose d’aucun kilomètre de route asphaltée encore moins d’usine pour permettre aux jeunes de trouver de l’emploi. Ses habitants vivent dans le noir à cause du manque d’électricité. À cela s’ajoute l’insuffisance de la desserte en eau potable. Les bâtiments administratifs qui s’y trouvent sont ceux construits par les colons. Certains agents et fonctionnaires de l’État oeuvrant dans cette partie de la République démocratique du Congo manquent parfois de bureaux. Conséquence, le gros bâtiment administratif situé derrière le Gouvernorat de province est inondé par des agents et fonctionnaires de l’État entassés comme des sardines faute de place.
Zongo qui est la seconde ville de la province du Sud-Ubangi venait à peine d’être éclairée grâce à un projet financé par la Banque Africaine de développement. Si au moins l’électricité constitue un acquis pour cette entité, ses habitants souffrent de l’insuffisance de la desserte en eau potable. Cette ville congolaise frontalière de Bangui, ville-capitale de la République Centrafricaine, n’a pas non plus de route asphaltée. Une situation qui impacte négativement sur le développement de ses habitants. Cette ville congolaise qui date d’il y plus de 50 ans est bien loin d’être développée. C’est révoltant. Zongo est une ville portuaire qui mérite mieux puisque située en face de la capitale de la République Centrafricaine, pays voisin de la République démocratique du Congo.
Les 4 territoires qui composent le Sud-Ubangi ne sont pas épargnés par le sous-développement qui frappe de plein fouet ladite province. De Gemena en passant par Budjala, Kungu jusqu’à Líbenge les habitants desdits territoires vivent essentiellement de l’agriculture qui constitue leur principale activité économique. Cependant, ils ont du mal à évacuer leurs produits agricoles vers les centres de consommation dont la ville de Gemena et Kinshasa à cause de mauvais état des routes de desserte agricole. Conséquence, certains de leurs produits agricoles pourrissent dans les champs. Bref, dans les 4 territoires précités, les gens vivent dans l’extrême pauvreté.
Le Sud-Ubangi n’est pas seulement riche en sol. Il dispose aussi des minerais qui sont souvent mal exploités sous l’œil passif de ses dirigeants. C’est notamment le cas de Bazene, entité riche en minerais dans le territoire de Libenge. Toutefois, l’exploitation de ces minerais ne profite qu’aux étrangers au grand dam de la population dudit territoire en particulier et du Sud-Ubangi en général. Rappelons qu’en 2020, des chinois ont été arrêtés pour exploitation illicite des minerais dans cette partie du pays.
Il faut une nouvelle vision salvatrice pour « faire autrement » afin de développer la province du Sud-Ubangi qui « se meurt » alors qu’elle est pourtant riche en sol et sous-sol.
Oui, le Sud-Ubangi accuse un grand retard de développement. La province est très reculée mais il n’est pas tard pour mieux faire. Les Sud-Ubangiens doivent se remettre au travail en retroussant leurs manches pour développer leur province.
Pour y arriver, il faut promouvoir l’éveil de conscience, créer des emplois, investir dans la formation des jeunes et des femmes à travers l’entrepreneuriat pour booster l’économie de la province du Sud-Ubangi et lutter contre la pauvreté.
Le développement d’une entité, faut-il renchérir, ne vient pas de l’extérieur mais plutôt de ses propres habitants. Il faut arrêter de rêver que pour développer le Sud-Ubangi la solution viendra de l’extérieur. Dieu a doté cette province de beaucoup de richesses et cela paraît anormal de voir les habitants du Sud-Ubangi vivre dans l’extrême pauvreté.
Il est temps de faire autrement en évitant les antivaleurs notamment les discours séparatistes et les conflits inutiles qui n’avancent en rien la province du Sud-Ubangi.
Tout compte fait, les Sud-Ubangiens doivent s’unir et regarder tous dans la même direction pour développer leur province.
Faisons autrement pour développer le Sud-Ubangi qui se meurt alors qu’il est considéré comme le vivier de la République démocratique du Congo pour atteindre l’objectif faim zéro.