Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a formé des acteurs éducatifs des divisions provinciales de l’EPST Sud-Ubangi 1 et Sud-Ubangi 2 sur la planification et l’élaboration des plans d’action opérationnels.
Cette formation, qui s’est déroulée du 16 au 21 octobre 2023 dans l’enceinte de la salle des réunions de l’hôtel les « Trois Anges » à Gemena, a bénéficié du financement de l’organisation dénommée Education Cannot Wait (ECW) qui soutient le secteur de l’éducation à travers le HCR dans les zones d’accueil des réfugiés centrafricains dont celle du Sud-Ubangi qui accueille 43.002 réfugiés centrafricains parmi lesquels 23.923 femmes et 19.909 enfants de 6 à 17 ans qui sont en âge scolaire.
Selon une dépêche de la cellule de communication du HCR dont une copie est parvenue à UBANGI NEWS le samedi dernier, « ces plans d’action validés seront pris en compte dans les programmes de réformes que met en œuvre le Gouvernement de la République démocratique du Congo dans le secteur de l’éducation par le biais de la stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation 2016-2025 qui oriente à long terme les actions entre les sous-secteurs de l’éducation et assure un développement holistique de son système éducatif ».
Dans son adresse à la clôture de ces assises de formation, Carolina Lamarie, chargée de l’Éducation, a fait savoir que le HCR ne vient qu’en appui au Gouvernement de la République démocratique du Congo mais ne pourra jamais tout faire faute de moyens.
« Nous ne pourrons jamais faire tout. Nous venons en appui à votre gouvernement. Bien que ça sera plutôt notre rêve, nous n’aurons jamais les moyens pour tout faire et c’est pour ça d’ailleurs que nous venons d’apprendre de vous, comme on a travaillé ensemble cette année scolaire et aussi avec d’autres partenaires techniques et financiers qui ont de l’expertise. C’est seulement ensemble qu’on pourra atteindre ces objectifs », a-t-elle déclaré au micro du média en ligne UBANGI NEWS.
De son côté, le ministre provincial de l’Éducation, Junior Djembwa qui a clôturé cette formation a, au nom du gouvernement provincial du Sud-Ubangi que dirige Jean-Claude Mabenze, remercié les bailleurs notamment Education Cannot Wait à travers l’UNESCO et le ministère de l’EPST pour leurs efforts qui ont concouru à l’exécution de cette activité pour atteindre les bénéficiaires. Cette autorité ministérielle a exhorté les bénéficiaires à en faire bon usage pour améliorer leur façon de travailler dans les deux provinces éducationnelles précitées.
Au total, 68 acteurs éducatifs provinciaux du sous-secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et technique dont les Proved et Sous-Proved, les chefs d’antennes de planification et les chargés des statistiques des divisions venus de Libenge, Zongo et ceux de Gemena se sont penchés sur la collecte, l’harmonisation et des discussions collaboratives sur les défis liés à leurs données dont les statistiques de tous les enfants et des enfants réfugiés en particulier dans leurs écoles respectives, le nombre d’élèves dans les salles de classes, les réalisations du gouvernement jusque-là dans le secteur de l’éducation et la priorisation des défis ainsi que les actions à prendre pour combler les besoins en matière d’infrastructures, fournitures, salles de classe et formations en cours de l’année selon le plan d’action opérationnel.
Ces plans d’action opérationnels vont servir comme outils de plaidoyer pour les services déconcentrés en vue d’assurer une planification et budgétisation à long terme qui seront inclusives des besoins spécifiques des populations réfugiées et leurs hôtes pour accroître les capacités d’accueil des écoles, assurer des formations pédagogiques, déployer des enseignants avec des spécificités pour soutenir les besoins en santé mentale et psychosociale pour les populations en déplacement de force ainsi que les enseignants qui les accueillent.
La participation des gestionnaires provinciaux et nationaux de l’éducation à cette formation qui a connu l’expertise de l’UNESCO et du ministère national de l’éducation, constitue un pas de géant vers la pérennité de l’inclusion des réfugiés dans le système éducatif national qui sera aussi bénéficiaire pour les enfants autochtones.
Pour rappel, Education Cannot Wait offre de meilleures conditions d’études aux enfants réfugiés et autochtones dans les zones d’accueil des réfugiés centrafricains à travers le HCR et son partenaire ADSSE. Grâce à son appui, la qualité de l’enseignement s’est améliorée dans 19 écoles déjà ciblées par ce projet depuis 2021 au Nord-Ubangi précisément dans les territoires de Yakoma et Mobayi-Mbongo.
César Augustin Mokano